La guerre des métaux rares

Fiche de lecture

Les métaux rares et Les Terres Rares.

Que sont les terres rares ? Sont-elles vraiment des terres et sont-elles effectivement rares ?

 Pour comprendre nous allons continuer à nous intéresser aux métaux, mais à des métaux très particuliers. En effet les Terres Rares sont des métaux. Mais pourquoi une enquête, c’est la réflexion que je vous propose.

Il existe une trentaine de métaux rares dont la Commission européenne nous fournit une liste de métaux considérés comme critiques et présentant un intérêt stratégique. En effet le sol recèle en moyenne 1200 fois moins de néodyme et jusqu’à 2650 fois moins de gallium que de fer. Alors que l’humanité n’a consommé que sept métaux entre l’Antiquité et la Renaissance (Or, fer, argent, cuivre, plomb, étain, mercure) puis une dizaine au cours du XX° siècle nous utilisons la totalité des métaux figurant au tableau périodique des éléments de Mendeleïev.

Mais il existe une catégorie de métaux rares encore plus précieux dénommée précisément Terres Rares. Ces rois des métaux possèdent de stupéfiantes propriétés électromagnétiques, optiques, catalytiques et chimiques qui surpassent tous les autres en performance et en renommée.

Les Terres rares sont donc une des catégories les plus précieuses des métaux rares. Ce ne sont donc pas des terres et ils sont rares surtout en raison de leurs qualités exceptionnelles mais aussi en raison de la difficulté à les extraire et à les « détacher » des métaux qui les contiennent.

 Ils sont au nombre de 15 dans la catégorie des lanthanes du tableau de classification des éléments périodiques ­­­ de Mendeleïev auquel on en ajoute 2 de transition, le scandium et l’Yttrium. Ils portent tous des noms barbares : scandium, yttrium, lanthane, cérium, praséodyme, néodyme, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, lutécium et prométhium (joli nom n’est-ce-pas ?). Observez par exemple que le Lithium, mieux connu peut-être, ne figure pas dans cette liste des TR mais il s’agit bien pour autant d’un métal rare.

Ils sont indispensables et incontournables pour assurer la transition écologique car ils permettent de produire une électricité propre : on les trouve dans les batteries, les éoliennes, les panneaux solaires, les aimants, les voitures, les téléphones. Indispensables donc pour ce que l’on nomme les technologies vertes ou green tech. Par exemple, sur un iPhone vous avez 13 métaux rares pour l’écran, 5 pour la batterie, 18 pour l’électronique et 4 pour la coque (j’ai les noms si vous les souhaitez). Idem pour les voitures où on les retrouve dans les additifs aux carburants, les parebrises et vitres, les piles bien sûr, les phares et le moteur. Les voitures électriques et hybrides peuvent contenir de 9 à 11kg de TR.

Les technologies vertes convergent en outre progressivement avec les technologies numériques. C’est la théorie de la sobriété énergétique développée par Jeremy Rifkin selon lequel le réseau intelligent optimise les sources intermittentes et limite l’impact carbone ; c’est le concept de 3ème révolution industrielle à coût marginal 0.

Ces théories sont également reprises par Éric SCMIDT -alors Président du Conseil d’administration de Google- et Jared COHEN -ancien collaborateur d’Hillary CLINTON-dans un best-seller mondial « the new digital Age » qui prédit que nous allons nous affranchir de la matière et vivre pour moitié dans un monde réel et l’autre dans un monde virtuel.

La transition écologique passe donc par les Terres rares renforcée par le développement des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) qui ont également besoin de métaux rares. Chacune des deux transitions a besoin et se nourrit l’une de l’autre.

Donc jusque-là tout va bien et l’avenir décarboné, plus propre et plus radieux. Oui mais, car il a un mais.

Mais il y a la matérialité de l’invisible. Pour ne citer qu’un exemple il suffit de retracer le parcours d’un mél (Message Électronique) : parti de l’ordinateur, il parvient à la box, descend de l’immeuble, rejoint le centre de raccordement, transite d’un câble individuel vers des échangeurs nationaux et internationaux, puis passe par l’hébergeur de la messagerie (généralement situé au États-Unis) et renvoyé au destinataire. Résultat : il a parcouru 15000 Km à la vitesse de la lumière.

Tout cela a un coût environnemental. L’ADEME[1] a calculé le coût électrique de nos actions digitales : un mél avec pièce jointe utilise l’électricité d’une ampoule à basse consommation pendant une heure. Sachant que ce sont dix milliards d’e-mails qui sont envoyé sur à travers le monde donc 50 gigawatts/heure soit l’équivalent de la production électrique de quinze centrales nucléaires pendant une heure.

Ce n’est pas le pire. Abordons le sujet de la ressource des TR.

  1. La ressource :

Les gisements de TR sont aujourd’hui à 90% en Chine (95% pour la production) ce qui a un impact immédiat sur les cours sur lesquels la Chine pèse lourdement en usant de toute la panoplie possible entre dumping, embargo etc… et en profitant également pour acquérir des transferts de technologie. De ce point de vue cette concentration de la ressource en un seul lieu limite la comparaison avec les hydrocarbures tant sur un plan stratégique qu’économique. La formule prêtée à Deng Xiaoping en 1992 : « Le Moyen-Orient a le pétrole, la Chine a les terres rares » en dit assez long.

L’extraction et l’exploitation est un processus très long et très polluant nécessitant, outre le terrassement de milliers de tonnes de terre pour quelques grammes de TR, de nombreux produits chimiques (acides chlorhydriques et sulfuriques). Ces derniers sont directement rejetés dans les fleuves. Compte tenu des enjeux, des mines clandestines ont prospéré en Chine où les ouvriers, souvent très jeunes, travaillent 24H/24 et 7J/7. Le pire étant atteint à Baotou, capitale de la région autonome de Mongolie-Intérieure. 100 000 tonnes de TR y sont extraites chaque année par le géant minier Baogang (75% de la production mondiale). Un peu plus loin voilà Dalahai que ses habitants ont surnommé le « village du cancer » Tous n’en mouraient pas mais tous étaient touchés. Et il en est de même dans tous les pays d’extraction comme le Congo pour le Cobalt. Une catastrophe, mais loin des yeux de notre iPhone ou de notre rutilante voiture hybride.

Mais revenons en France. Nous avions le groupe Rhône Poulenc (devenue depuis Rhodia puis Solvay) à LA ROCHELLE qui était un des deux grands chimistes mondiaux des métaux rares. C’était entre-autre le sponsor de l’émission USHUAÏA présentée par Nicolas Hulot. Il purifiait 8 à 1O milles tonnes de terres rares soit 50% du marché mondial. Mais devant le développement de la conscience écologique, en 1994, le groupe se tourne vers les Norvégiens, les Indiens et les Chinois. A terme cela a permis (comme pour les jeans et l’électronique) d’obtenir un coût divisé par 4. Au diable les conditions de travail et la pollution !

Il s’est produit la même chose aux EU avec la mine de Moutain Pass du groupe Molycorp qui devant les conséquences économiques a été contrainte de fermer.

C’est la malédiction des Terres rares.

  • Quelles perspectives ?

De nouvelles ressources :

Pour se prévenir d’une éventuelle diminution de la ressource et d’un embargo chinois, les regards se tournent désormais vers les océans et l’espace disposant de ressources considérables de TR mais dont les coûts d’exploitation sont sans commune mesure avec ceux d’aujourd’hui. De ce point de vue, il convient d’observer que dans les coûts actuels de production les travaux de réparation des dommages écologiques ne sont pas intégrés par la Chine.

En outre, il est utile de distinguer gisement, ressources et réserves. En effet dans un monde où les besoins sont exponentiels (nous aurons besoin de 100 à 300 millions de tonnes de cuivre à l’avenir alors que la mine de Kennecott dans l’UTAH a produit 18 millions de tonne depuis 1908) et où les ressources finies, il est bon de se rappeler que depuis le club de Rome on s’est rendu compte que les réserves augmentent. Et oui, en raison des progrès de la technologie on peut désormais exploiter ce qui ne l’était pas hier.

Néanmoins, bien que de ce fait les coûts soient maintenus, au moins jusqu’à présent, la production de déchets augmente considérablement. La problématique du recyclage est récente. Rappelons-nous seulement que, par exemple, lors du retrait des troupes américaines d’Afghanistan ce sont des tonnes de déchets bourrés de terres rares qui ont été abandonnés sur place.

Les espoirs déçus du recyclage :

Pour le moment, le Japon a une longueur d’avance s’agissant de la récupération des déchets et de la technologie de recyclage. Mais la difficulté est énorme et les coûts dépassent largement les coûts d’achat du minerai limitant ainsi la recherche et les progrès du recyclage.

Pour comprendre cette difficulté, imaginons de retraiter une miche de pain. Comment faire pour la recycler et obtenir au bout du retraitement de la farine de l’eau, du sel et une pincée de levure ? C’est à peu près ce qui se passe pour les terres rares qui très souvent sont alliées à d’autres métaux, la levure représentant ici les TR.

Conclusion :

Ces énergies dites « propres » et renouvelables à l’infini ont besoin de matériaux qui eux ne sont pas renouvelables et dont l’exploitation est loin d’être propre et pose de sérieux problèmes environnementaux. C’est même un cauchemar.

En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres villes plus huppées, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus défavorisées et éloignées du regard.  La radioactivité autour du réservoir toxique de Baoutou et au fond des mines de Bayan Obo est, au dire des experts, deux fois supérieure à celle enregistrée à Tchernobyl aujourd’hui.

La quête d’un monde meilleur et décarboné se trouve devant une contradiction fondamentale : ne risque -t-on pas de fortement limiter l’émergence de nouveaux modèles de consommation plus sobres, fondés sur les principes de l’économie circulaire ? Laisserons nous dire aux futures générations « ah oui, nos ancêtres du XXI siècles, ceux qui creusaient des trous pour extraire des métaux pour les remettre dans un autre ? »

De l’huile de baleine aux énergies fossiles en passant par le pétrole lampant[2] l’homme a toujours su faire un pas en arrière pour éviter l’abîme. Mais au lieu de nous interroger sur la façon de nous conduire pour réduire nos besoins d’éclairage, nous avons, toujours au pied du mur, trouvé un moyen de nous éclairer encore plus par de nouveaux moyens au fort pouvoir de résilience et de prospérité.

Albert Einstein et son magnifique raisonnement ne nous indiquait-il pas : « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré »

ANNEXE I : Les sources documentaires :

  • La guerre des métaux rares de Guillaume PITRON, prix 2018 du livre économique
  •  Etude  Gilles LEPESANTde L’IFRI Institut Français des Relations internationales : La transition énergétique face au défi des métaux critiques. (janvier 2018)

Gilles Lepesant est géographe, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS – Géographie-Cités, UMR 8504), chercheur associé au Centre de recherches internationales de Science Po (CERI) et à l’Asian Energy Studies Centre (Hong Kong Baptist University).

Il est notamment l’auteur de :

« Implementing EU Renewable Energy Policy at the Subnational Level: Navigating between Conflicting Interests », in D. Arent, C. Arndt, et al. (dir.), The Political Economy of Clean Energy Transitions, Oxford, Oxford University Press, 2017 ;

« Gouvernance et acceptabilité de l’énergie éolienne en Allemagne. Lecas du Brandebourg», in F. Bafoil (dir.), L’Énergie éolienne en Europe. Conflits, démocratie, acceptabilité sociale, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.

  • L’ADEME : www.ademe.fr : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
  •  
  • Mineral Info, le portail français des ressources minérales non énergétiques : www.mineralinfo.fr
  •  
  •  Bureau de rechercehe géologiques et minières (BRGM) www.brgm.fr
  • Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) hhttp://www2.assemblee-nationale.fr/15/les-delegations-comite-et-office-parlementaire-d-evaluation-des-choix-scientifiques-et-tecnologiques
  • Le rapport est consultable sur le site de l’OPECST :
  • http://www.assemblee-nationale.fr/commissions/opecst-index.asp  http://www.senat.fr/opecst/index.html
  •  
  • OCDE ; Guide sur le devoir de dilignece pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerai provenant de zones de conflit ou à haut risque :

http://www.oecd.org/corporate/mne/mining.htm

Société chimique de France :

www.societechimique de France

Site très intéressant sur le tableau périodique des éléments interactif : http://www.lelementarium.fr


[1] ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

[2] Pétrole lampant:1853 pharmacien polonais Ignacy Lukasiewicz

LE MONDE D’APRES

Le monde d’après sera-t-il la 5G?

Où faut-il singer le monde d’avant?

Garderons-nous la conscience du temps long, asservie que nous sommes à l’hégémonie de l’immédiat ? La pensée naît de la durée. 

Et comment en outre nous garder de tout anachronisme nous imposant une pensée irrémédiablement entachée des erreurs du passé et sans en retenir par ailleurs les leçons qu’il nous offre ?

Voilà la difficulté devant laquelle nous sommes quand l’on doit imaginer le monde d’après. Il ne faut pas toutefois y renoncer.

Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? 

De l’organisation de la société, ou des sociétés, de l’économie, de géopolitique, d’écologie, de dérèglement climatique, de ressources…ou tout simplement de l’humanité ?

 Le sujet est vaste tant il nous semble que cette crise sanitaire révèle, beaucoup plus que « tout ce qui va bien », « tout ce qui va mal » dans ce monde en dérive. Et est-il plus en déroute que le monde d’avant ? (Michel SERRES : c’était mieux avant)

Voilà pourquoi je me sens bien incapable, tel un misanthrope humaniste qui n’en est pas à un oxymore près, d’y répondre. Mais je n’aspire pas au repos et je me livre donc aux réflexions et élucubrations que tout un chacun peut avoir.

Le sens de l’histoire :

Il conviendrait donc, j’en convient à peu près, de faire table rase du passé et rebâtir un nouveau monde, ou bien alors renoncer à affronter les défis actuels ou encore partir sur l’île Utopia.

Les utopistes situent généralement leurs écrits dans des lieux imaginaires pour éviter la censure politique ou religieuse : un pays lointain et mythique (Les Aventures de Télémaque, Livre 7, Fénelon, 1699), une île inconnue par exemple (L’Île des esclaves, Marivaux). 

Thomas More prône la tolérance et la discipline au service de la liberté, à travers le portrait d’un monde imaginaire, proche de l’idéal de l’auteur. Il s’est inspiré au départ de son ouvrage Utopia du mouvement des enclosures.[1]


[1] Le mouvement des enclosures fait référence aux changements qui, dès le XIIe siècle mais surtout à partir de la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle ont transformé, dans certaines régions de l’Angleterre, une agriculture traditionnelle dans le cadre d’un système de coopération et de communauté d’administration des terres (openfield, généralement des champs de superficie importante, sans limitation physique) en système de propriété privée des terres (chaque champ étant séparé du champ voisin par une barrière, voire une haie comme dans un bocage). 

Ce mouvement eut des conséquences sociales dramatiques, privant nombre de personnes de tout moyen de subsistance, et cela avec brutalité.

Une utopie peut désigner également une réalité difficilement admissible : en ce sens, qualifier quelque chose d’utopique consiste à le disqualifier et à le considérer comme irrationnel.

Et ici encore comment ne pas tomber dans ces biais qui nous font basculer d’utopie en dystopie ?

Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’il est impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer un pouvoir généralement sans contraintes sur des citoyens qui ne peuvent pas atteindre le bonheur (Thomas Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme » et son corollaire, un Etat fort, Le Léviathan)

Comment ne pas penser aux mouvements « populistes » voire complotistes qui parcourent le monde à la recherche d’un pouvoir fort sachant enfin leur dire toute la vérité et les protéger de toutes les puissances obscures -financières, politiques etc…- les menaçant.

Une dystopie peut également être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et par conséquent conduit donc à une contre-utopie ; un auteur entend ainsi mettre en garde un lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou d’une pratique) contemporaine. De fait, la différence entre dystopie et utopie tient davantage à la forme littéraire et à l’intention de son auteur qu’au contenu : en effet, nombre d’utopies positives peuvent également se révéler effrayante.

Pas si simple au-delà des yakafaucon.

Nous y voilà : comment aujourd’hui et plutôt demain s’aider, et en même temps se garder de toute utopie ou dystopie ? Comment ne pas céder aux chimères, réunir ce qui est épars dans un consensus social, politique, économique qui fasse corps et qui redonne une colonne vertébrale à l’humanité ? Bien malin qui peut y répondre.

Alors, s’agissant du sens de l’histoire, faudra-t-il renoncer à la 5G, aux vaccins, à l’homme augmenté grâce à l’IA (oui aux prothèses mais non aux savants fous), aux nanotechnologies etc., etc… comme en son temps certains souhaitaient renoncer aux locomotives à vapeur de Denis Papin en raison des esquilles produites et à leurs possibles dangers au passage dans les tunnels ?

Faut-il céder aux collapsologues même s’il faut les entendre ?  

Où se situera la voie du milieu ? Eh bien n’en doutons pas en exigeant que les décisions soient prises sous le sceau de la raison et non pas celui de la passion toujours aveugle et mauvaise conseillère. 

Comment :

Comment en sortir ? Seules quelques pistes peuvent nous y aider :

♦ plan économique :

Il faudra sûrement produire à proximité du lieu de consommation et promouvoir les circuits courts. Le mouvement est en bonne voie mais le but est encore loin s’il y en a un. Mais il faut tendre vers cet objectif. Et pourtant je me suis encore surpris à acheter cet été un short à 5€ fabriqué je ne sais où et dont le coût carbone m’est apparu a posteriori effrayant. Il y a du boulot !

Ensuite accepter de nouveaux modes de consommation afin d’être en mesure de nourrir tous les êtres humains (nouvelles protéines, nouveaux modes de production etc…)

Commencer d’abord par produire ce qui garantit notre indépendance comme, pour ne citer qu’un exemple, les médicaments.

Créer massivement des emplois de services bien rémunérés car ils seront le socle de nos sociétés en évolution. cf. infra.

♦ plan social :

Les évolutions technologiques en cours, et celles à venir, vont probablement supprimer ce qu’il est commun d’appeler la main-d’œuvre peu qualifiée. Qui se plaindra de voir disparaître des métiers pénibles, répétitifs et qui ne font qu’user ? Exit « les temps modernes de Charlot » bien que le sort aujourd’hui des employés d’AMAZON ne soit pas meilleur comme on le voit dans ce reportage.

Mais encore conviendra-t-il de les remplacer par des métiers de service bien rémunérés et porteur de sens. Le « soin », le « care » selon la terminologie anglo-saxone désormais de plus en plus adoptée pourra être un gisement pour ces emplois. Et l’enrichissement personnel (s’occuper de personnes fragiles ou/et âgées, des plus démunis…) suivra.Mais cela ne suffira pas ! Et cela renvoie à termes à l’inexorable « revenu universel » quelle que soit la forme qu’il devra revêtir et dont nous devons aussi disputer. L’équation emploi de services et/ou de soin bien rémunérés et revenu universel sont indissociables pour aboutir à un équilibre social acceptable.

♦ L’écologie :

Les objectifs fixés par la conférence sur le climat d’abaisser les émissions de carbone seront loin d’être atteints à supposer même que les USA (c’est le cas désormais avec Jo Biden) et la Chine rejoignent la partie. 

Les perspectives ne sont pas réjouissantes. Qui croire, qui écouter ? Vers quelle énergie propre faut-il aller ? L’éolien (regardez ce reportage édifiant : https://youtu.be/Vf9EbpzDvoY), le photovoltaïque, la batterie électrique dont 70% de la recharge vient du nucléaire non carboné mais dont le traitement de ses déchets n’est pas résolu ?

Et je n’évoque pas le paradoxe selon lequel les technologies vertes et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) se nourrissent l’une de l’autre et provoquent un effet contre-productif. Cf. ici.

C’est là encore de la mixité des solutions que la réponse possible viendra en attendant mieux comme le promet le projet ITER.

♦ Géopolique :

Les grands équilibres mondiaux héritiers de la dernière guerre mondiale, la fin du conflit Est Ouest depuis la chute du mur de Berlin, l’émergence de pays en développement, les glissements actuels dans le dialogue Nord Sud sont autant de préoccupations loin d’être résolues et qui vont en s’aggravant.

La puissance et l’hégémonie de la Chine, sa vision à long terme (nouvelle route de la soie, « nouvelle colonisation » de l’Afrique, son poids sur les ressources, la vision de son dirigeant) n’est pas pour rassurer. Il n’est qu’à visionner ce reportage : https://www.arte.tv/fr/videos/078193-000-F/le-monde-de-xi-jinping/

Chaque réflexion ici posée mériterait à elle seule un article. Certains même en font des livres, que dis-je, des bibliothèques.  Mais de réponses à notre propos ?

Face à de tels défis, et bien que mon point de vue ne sera pas partagé par tous, je prétends que l’EUROPE doit être la puissance qui doit y répondre simplement parce que sa taille est adaptée. Bien sûr elle devra être plus politique (sa représentativité, son organisation), bien sûr plus sociale et surtout plus forte avec une défense européenne.

Et Dieu dans tout çà dirait Jacques Chancel ? Et l’Islam et son but ultime de soumettre (ISLAM, traduit souvent comme soumission) à ses dogmes et à son organisation politique ? La laïcité française bien sûr est La réponse !

Alors, qui peut prédire le monde d’après la COVID sinon en s’interrogeant sur cet ensemble de paradoxes à résoudre. Et il y en a beaucoup d’autres !

Travaillons et espérons !

Nous rêvons tous d’un monde meilleur et:

« Chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le monde, la mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas mais sa tâche est encore plus grande elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse »

— Albert CAMUS

Pour autant:

« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peuvent changer le monde, c’est toujours comme cela que ça s’est passé. »

Margared Mead.

Le 20 novembre 2021; MàJ le 4août 2021